

La Fabrique Verticale
La Fabrique Verticale - Présentation
Olivier Broussouloux et Laurence Guyon sont les figures centrales de La Fabrique Verticale, qu’ils ont cofondée il y a presque dix ans.
Olivier, maître de conférence en physiologie du sport à l’Université de Corse, est également brevet d’État escalade et ski, et il apporte à LFV une rigueur scientifique et pédagogique.
Laurence, quant à elle, est une ancienne compétitrice de haut niveau (vice-championne du monde en 1995, victorieuse des Masters d’Arco et de Serre Chevalier la même année) et a longtemps été rédactrice en chef d’un magazine d’escalade.
Ensemble, ils mettent en commun leurs savoirs et leur passion pour offrir aux grimpeurs un contenu exigeant, structuré et bienveillant.

De la passion à la performance
Leur approche du coaching, qu’il soit en présentiel ou à distance, se distingue par une adaptation fine aux profils individuels : ils tiennent compte non seulement des capacités physiques, mais aussi du contexte de vie, de l’humeur, des contraintes personnelles et de la progression globale.
Grâce à cela, ils accompagnent aussi bien des grimpeurs passionnés qu’ils veulent simplement progresser, que des athlètes de très haut niveau.
Parmi leurs coachés, on retrouve par exemple Delphine Chenevier, qui crédite Olivier et Laurence de sa récente performance en 8c.
Leur vocation ? Faire de l’escalade un espace d’épanouissement : « mieux vivre son sport » ne se limite pas à grimper fort, mais à construire une relation au mouvement, à la progression et à la durabilité dans le temps.

La grimpe vu par La Fabrique Verticale :
Pouvez-vous vous présenter ?
Olivier : « Je suis Olivier Broussouloux. J’ai 58 ans. Je suis docteur en physiologie de l’exercice et suis actuellement maître de conférence en STAPS à l’Università di Corsica. Je suis aussi BE ski alpin et escalade. »
Laurence : « Je m’appelle Laurence Guyon. Je grimpe depuis une quarantaine d’années et avec toujours autant de passion ! Dans une première vie, j’ai été compétitrice de haut niveau (Vice-Championne du Monde d’escalade de difficulté en 1995 et vainqueur.e la même année de deux Masters prestigieux, les Internationaux de Serre Chevalier et les Masters d’Arco). Ensuite, avec Olivier, nous nous sommes surtout tournés vers la falaise et depuis 1998,nous avons réalisé à nous deux environ 1000 voies d’un niveau compris entre 8a et 8c+, ce qui n’est pas rien ! »
Comment vous est venue cette passion pour l'escalade ?
Olivier : « Au départ, je suis skieur. En fait j’ai commencé à skier dès que j’ai marché. Pour l’escalade, ça s’est fait plus tard : C’était à l’UEREPS Grenoble, (l’ancêtre de STAPS), lors d’un stage. L’incubation n’a alors pas été très longue. Avec mon copain de ski/ escalade de l’époque, Guy, nous avons commencé à sécher des entraînements de slalom à Lans-en-Vercors pour aller grimper sur les falaises situées en contrebas, avec de la neige jusqu’aux genoux pour l’assureur.
Et puis, il y avait aussi tous les optionnaires escalade avec lesquels nous frayions alors, à la suite des entraînements physiques. J’ai découvert alors le bloc sur le premier pan (devenu mythique) de la halle Belledonne. Après, ma pratique s’est portée principalement vers la falaise, avec quelques incursions en compétition (quelques opens de Coupe du Monde). »
Laurence : « J’ai commencé à grimper en 1983, à Chamonix, où mes parents aimaient passer leurs vacances. J’ai d’abord fait de l’alpinisme, puis de l’escalade sportive sous toutes ses formes (falaise et bloc). Avec mon frère Philippe, de 7 ans mon aîné, nous grimpions un peu partout, dès que l’occasion se présentait, aussi bien dans le Massif du Mont-Blanc l’été qu’à Fontainebleau l’hiver, à l’époque où il travaillait comme ingénieur à Paris. Ou alors on bougeait dans le Sud pour faire de la falaise. L’escalade m’a immédiatement passionnée et rapidement, pendant mes études, j’ai commencé à pratiquer très régulièrement sur mur. J’ai beaucoup progressé à ce moment-là et c’est ce qui m’a conduit, en 1992, à décrocher mon premier podium dans une compétition internationale, la médaille de bronze aux Championnats d’Europe de difficulté. Mais déjà alors, c’était surtout l’escalade en extérieur qui me plaisait. »
Après des parcours dans l'escalade différents, vous vous êtes tous les deux tournés vers le coaching. Pourquoi avoir choisi cette voie ? Depuis combien de temps exercez-vous ?
Olivier : « C’est vraiment l’attrait pour l’entraînement (pour moi ou pour les autres) qui a orienté mes choix. Mon activité d’entraîneur a ainsi commencé en 1986, lors de mes études. C’était alors dans le milieu du ski, où j’ai travaillé avec des jeunes jusqu’à un niveau national. Quelques années plus tard, après avoir progressé en escalade et acquis une connaissance approfondie de la pratique, j’ai commencé à coacher ponctuellement des grimpeurs autour de moi en Auvergne (Stéphane Julien, Julien Méral ou encore Géraud Fanguin). Plus tard, le coaching escalade s’est orienté vers une pratique à 4 mains : Laurence avait développé de façon autodidacte une connaissance théorique mais aussi empirique des principes de l’entraînement, ce qui l’avait conduit au plus haut niveau mondial. Nous avons mis tout cela en commun pour aider autour de nous des amis qui se préparaient au probatoire du guide, du BE escalade, ou à des compétitions.
Ensuite, lorsque nous avons créé La Fabrique Verticale, nous avons rapidement reçu des demandes pour une forme particulière d’entraînement, le coaching à distance.
C’était alors un nouveau challenge pour nous. Nous avons dû construire des outils inédits et concevoir un système original pour optimiser la relation entraîneur-entraîné(e)s. »
Comment adaptez-vous les programmes en fonction des besoins individuels ?
Olivier : « Les besoins des grimpeurs que nous entraînons sont très variés, tout comme le sont les niveaux de pratique. Certains sont des passionnés récents, d’autres, des grimpeurs de longue date avec une grande expérience. Certains pratiquent uniquement sur le plastique, en salle, sans autre objectif que de progresser dans les couleurs de bloc. D’autres visent leur premier 9a ou gagnent des compétitions au niveau national ou international. On peut citer par exemple Lison Bernuz ou Solenne Piret.
En pratique, nous faisons en sorte d’intégrer tous les facteurs susceptibles d’influencer la capacité d’entraînement. Et cela va bien au-delà des simples capacités physiques. L’environnement familial, professionnel, l’appétence pour telle forme d’entraînement plutôt qu’une autre, doivent absolument être pris en compte, au même titre que le bien-être général, l’humeur ou la forme du jour… Pour cela, nous disposons à la fois d’outils objectifs et subjectifs, que nous recueillons au quotidien. »
Quel serait LE conseil que vous donneriez aux grimpeurs qui aspirent à atteindre un bon niveau de performance ?
Olivier : « J’en donnerais trois : Confiance, régularité, patience ! »
Laurence : « La progressivité aussi ! On voit parfois des grimpeurs tout feux tout flammes au départ et qui brûlent les étapes. Ils finissent par se blesser et se démotiver. Une bonne manière de progresser, c’est aussi de ne pas se spécialiser trop tôt mais au contraire de balayer toutes les facettes de l’activité (aussi bien voie que bloc, et dans plein de styles différents). Enfin, préserver un bon équilibre entre prépa physique et escalade proprement dite est aussi une bonne approche. »
En plus d'être coach, vous avez lancé lafabriqueverticale.com, une bible digitale dans le monde de l'escalade. Qu'est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans cette aventure ?
Laurence : « Nous avons cofondé La Fabrique Verticale il y a pratiquement 10 ans, avec Olivier. Nous avions déjà écrit ensemble plusieurs livres sur l’entrainement en escalade (dont Escalade et performance, chez Amphora, qui a été un véritable best seller en France). Olivier enseigne à l’Université, il est spécialisé dans la physiologie de l’exercice musculaire. Moi, j’avais cette expérience du sport à haut-niveau que je souhaitais partager et aussi une connaissance du monde de la presse puisque j’avais été rédactrice en chef d’un magazine d’escalade pendant presque 10 ans, EscaladeMag, ce qui nous a permis de mieux cerner ce que nous voulions proposer sur un plan éditorial. C’est ainsi qu’est née La Fabrique verticale.
L’envie nous est venue tout naturellement de créer un media digital, pour partager le plus largement possible nos connaissances et œuvrer ainsi à une forme d’acculturation, sachant que l’escalade est passée en très peu de temps d’un sport confidentiel à un sport tendance, avec son entrée aux Jeux Olympiques et l’ouverture de très nombreuses salles d’escalade partout en France et dans le Monde. Et donc il y a de nombreuses personnes qui ont découvert cette activité très récemment, et qui n’ont pas une culture escalade très étendue, telle que nous pouvons l’avoir après 40 ans de pratique ! Elles recherchent des infos tous azimuts sur le matériel, l’histoire, la manière de s’entrainer, la sécurité… Les informations qu’elles trouvent sur le web sont parfois parcellaires, voire fantaisistes. L’idée était donc, avec La Fabrique Verticale, d’amener un contenu de qualité. De guider les grimpeurs et de proposer une vision à 360° de l’escalade, qui embrasse toutes les facettes de cette activité et pas seulement le prisme réduit de l’escalade indoor. C’est pourquoi nous touchons aussi bien les grimpeurs de longue date que les nouveaux pratiquants, avec un media qui a désormais une image très « core ». »
Et encore en plus de cela, vous êtes auteurs de livres à succès sur l'entraînement en escalade ! Quel impact espériez-vous que ces livres aient sur la communauté des grimpeurs ?
Olivier : « On n’espérait rien ! Lorsque nous avons soumis le projet d’Escalade et Performance à Renaud Dubois, directeur des éditions Amphora, notre seul souhait était de partager nos expériences et connaissances avec d’autres grimpeurs. Ce n’était pas il y a si longtemps. Mais alors, le media de référence pour cela était le livre. Ça a été un choc ensuite de voir quel impact il avait pu avoir. Et au-delà du nombre d’exemplaires vendus, c’est tous les échanges avec d’autres grimpeurs, au pied de falaises ou de murs que ce livre a suscités que nous retenons. »
Laurence : « En fait, au départ, nous avions simplement dans l’idée de partager nos connaissances en escalade et aussi notre expérience, puisque nous avions un certain background ! Grimpeurs de longue date, falaisistes, ouvreurs de compétition et ex-compétiteurs nous-mêmes, entraineurs, BE et formateur pour ce qui concerne Olivier… Quand Escalade et performance est paru chez Amphora en 2003, il est vite devenu une référence pour ceux qui voulaient s’entrainer et progresser. À vrai dire, on ne s’attendait pas à un tel accueil mais ça nous a fait bien plaisir parce qu’on l’avait voulu très complet, en particulier d’un point de vue théorique. »
Pourquoi 3 livres ? En quoi sont-ils complémentaires ?
La Fabrique Verticale : « En effet, chronologiquement, nous avons écrit 3 livres sur l’escalade ou l’entrainement : d’abord Escalade et performance, en 2003, chez Amphora ; puis Escalade en salle, en 2017, chez Glenat ; et enfin Escalade à bloc, en 2019, chez Amphora. Ces livres n’ont pas du tout la même approche. Le premier est une somme des connaissances à un instant T, il est très complet, nous l’avons pensé comme une véritable bible. Le deuxième, au contraire, est conçu pour les nouveaux pratiquants et aborde plutôt les premiers pas dans l’activité. Ils sont vraiment sur deux créneaux totalement distincts.
Quant à Escalade à bloc, il est né d’une commande de notre éditeur Amphora qui souhaitait un ouvrage plus facilement utilisable par les pratiquants, moins théorique qu’Escalade et performance, plus digeste ! C’est pourquoi nous l’avons fait sous forme de fiches, en abordant des thématiques et en proposant beaucoup d’exercices et de situations pratiques. Ça rejoint aussi l’approche très pédagogique que nous avons sur La Fabrique verticale. »
Cet accompagnement dans l'entraînement du grimpeur (du coaching, un site web, des livres) à l'air de vous tenir à cœur. Pourquoi ?
Laurence : « Oui, en effet, on est dans un esprit de partage et de transmission. Sans doute parce que lorsqu’on a débuté, il y a des personnes qui nous ont transmis leur passion et leurs connaissances et qui nous ont permis de progresser. En un sens, c’est une manière de rendre au milieu de l’escalade tout ce qu’il a pu nous apporter ! Pour ma part, ce qui me ravit le plus dans cette histoire, c’est d’avoir pu transmettre ma passion en devenant journaliste, le métier qui me faisait rêver enfant. D’abord à EscaladeMag, puis sur La Fabrique verticale. Je collabore aussi régulièrement avec le magazine Sport&Vie. J’ai ainsi pu allier ma connaissance du milieu de l’escalade avec mon goût pour l’écriture, tout en continuant à grimper ! Et la partie coaching, qui n’a cessé de prendre de l’importance sur La Fabrique verticale ces dernières années, m’apporte beaucoup aussi, en particulier d’un point de vue humain.
Ce qui est passionnant et rend le travail très stimulant, c’est que nous touchons aussi bien des grimpeurs de haut-niveau (comme par exemple Solenne Piret qui a remporté 4 fois les Championnats du Monde en paraclimbing) que des grimpeurs passionnés, d’un niveau plus modeste, qui font simplement appel à nous pour progresser. Dans le cas de grimpeurs de haut-niveau, l’alchimie est complexe, pour conduire l’athlète vers les plus hautes performances. Dans le cas de grimpeurs moins titrés, les enjeux peuvent sembler moins grands mais en réalité, il y a aussi tout un travail d’organisation et d’anticipation pour être en phase avec la personne. Dans notre clientèle, nombreuses sont les personnes qui ont un travail avec des responsabilités en entreprise et un agenda professionnel très chargé, avec parfois des déplacements à l’étranger. Parvenir à intégrer de l’escalade dans ce planning serré relève vite de la gageure. »
Que vous inspire la phrase de YY Vertical « mieux vivre son sport » ?
La Fabrique Verticale : « c’est un slogan qui correspond bien à l’ADN de la marque YY Vertical. Puisqu’elle propose des produits adaptés à tous les grimpeurs, quel que soit leur niveau et leurs envies, avec une attention toute particulière accordée à l’ergonomie et à la prévention des blessures. En un sens, YY Vertical facilite la vie des grimpeurs en leur proposant des accessoires bien pensés dans tous les domaines de la pratique, à savoir l’échauffement, l’entrainement, l’escalade ou la récupération. »
Quel est votre meilleur souvenir/un moment qui vous a marqué, en tant que grimpeur ?
Olivier : « De façon générale, la découverte d’une nouvelle falaise est toujours un moment particulier. Mais les souvenirs les plus marquants sont des croix réalisées en 2 de couple avec Laurence. C’est-à-dire des voies que nous avons tous les deux réussies, après avoir partagé tout le processus de travail. Avec comme cerise sur le gâteau celles réussies le même jour ! »
Laurence : « Oui, c’est vrai que les voies que nous avons travaillées ensemble et réussi le même jour me laissent un souvenir tout particulier d’accomplissement. Je pense notamment à Lourdes, à Montserrat, un 8b incroyable sur un méga pilier de 60m. On avait fait une montée de repérage en décembre 2019 et on l’a enchainé tous les deux aux vacances de février 2020, juste avant la pandémie ! Je pense aussi à Nobody’s perfect, un 8c en Autriche, qui m’a pris plus de temps et pour lequel le soutien d’Olivier a été sans faille. »
Avez-vous d'autres loisirs en dehors de l'escalade ?
Olivier : « Le ski de randonnée, en particulier chez nous en Corse. Et depuis 2-3 ans le tir sportif (pistolet à 10 mètres), un genre de yoga pour moi ! »
Laurence : « Lecture, écriture et puis aussi natation ! C’est le premier sport que j’ai pratiqué enfant et j’aime toujours autant nager, même si maintenant je trouve ça moins fun de compter les carreaux au fond d’une piscine que de serrer des arquées. »
Avez-vous des futurs projets dans le monde de l’escalade? (une voie mythique ? un autre livre ?)
La Fabrique verticale : « S’il y a une chose qui nous anime toujours autant, c’est d’équiper de nouvelles voies. C’est un plaisir indicible de repérer, de défricher, d’équiper puis d’enchainer un projet, quand on a tout fait de A à Z, quel que soit la cotation de la voie. À vrai dire, on est toujours à l’affût du moindre bout de caillou où on pourrait mettre une nouvelle ligne même si on n’a pas toujours le temps de s’y consacrer autant qu’on le voudrait. »